dimanche 2 janvier 2011

Hommage aux pêcheurs....

                                                                                 ....par Henry David Thoreau
          Henry David Thoreau est un écrivain Américain du 19ème siècle, relativement peu connu en France à l'opposé des Etats Unis où il est même étudié dans les lycées. A travers son oeuvre majeure, "Walden", qui relate sa vie en autarcie dans une petite cabane loin de la civilisation des hommes, il se fait le chantre de la simplicité. Dans l'extrait présenté, il dresse un portrait flatteur bien que presque inquètant des "hommes de nature" dont font partie, aux dire le l'auteur, nous mêmes les pêcheurs.
           Pour l'anecdote, la notoriété acquise par José Bové auprès des fermiers américains à l'issue du G20 de Seatlle serait en partie due à ses déclarations selons lesquelles "Walden" serait son livre de chevet....


«Comme je rentrais par les bois avec ma brochette de poissons, traînant ma ligne, la nuit tout à fait venue, j'aperçus la lueur d'une marmotte qui traversait furtivement mon sentier, et, parcouru d'un tressaillement singulier de sauvage délice, fus sur le point de m'en saisir pour la dévorer crue; non alors que j'eusse faim, mais à cause de ce qu'elle représentait de sauvagerie.
Une fois ou deux, d'ailleurs, au cours de mon séjours à l'étang, je me surpris errant de par les bois, tel un limier crevant de faim, dans un étrange état d'abandon, en quête d'une venaison quelconque à dévorer; et nul morceau ne m'eut paru trop sauvage. Les scènes les plus barbares étaient devenues inconcevablement familières.
Je trouvai en moi, et trouve encore, l'instinct d'une vie plus élevée, ou, comme on dit, spirituelle, à l'exemple de la plupart des hommes; puis une autre, de vie sauvage, pleine de vigueur primitive, tous deux objets de ma vénération. J'aime ce qui est sauvage non moins que ce qui est bien. La part de sauvagerie et de hasard qui résident encore aujourd'hui dans la pêche me la recommandent. J'aime parfois à mettre une poigne sur la vie et à passer ma journée plûtot comme font les animaux. (...)
Les pêcheurs, chasseurs, bûcherons et autres qui passent leur vie dans les champs et les bois, en un certain sens partie intégrante de la Nature eux-mêmes, se trouvent souvent en meilleure disposition pour l'observer, dans l'intervalle de leurs occupations, que fût-ce les philosophes et les poètes, qui l'approchent dans l'expectative.»




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