mardi 21 décembre 2010

Pêche à la mouche : les premiers pas 
Chronique d' Alain Dubus

Alain DUBUC« Quelle belle pêche que la pêche à la mouche ! » nous dit-on souvent.
Mais cette discipline est encore entourée d’une sorte d’aura mystérieuse et de fait très peu de personnes intéressés osent franchir le pas pour entrer dans l’univers magique du monde de la rivière et de ses habitants.

Peut-être que les mots qui vont suivre vous décideront à franchir le pas ; et ensuite devenir un vrai moucheur (…pardon, un vrai PALMISTE pour employer un mot en vogue).
En tout cas, c’est avec plaisir que les membres de l’association vous accompagneront à faire les suivants.

La Truite Arc en Ciel de Condé en Brie

Xavier en action de pêche sur l'une des plus belles rivières d'Europe de l'ouest : La Loue
Tenue de pêche à la mouche
La p^che à la mouche est une passion que partagent de nombreux pêcheurs, parfois, jusqu'à l'obsession, pendant toute leur existance.
Dominique
Dominique en action de pêche sur le haut du parcours du château de Condé en Brie
Pêche à la mouche à Condé en BrieCondé en Brie, un doux parfum de la France Eternelle.
En Normandie avec des amis
Un club de pêche, c'est aussi la possibilité d'organiser des séjours entre amis
( photo : stage de pêche en Normandie)
pêche aventure
La pêche à la mouche, c'est la liberté et même parfois un peu l'aventure.
   Bien au-delà d’un simple loisir ou même d’un sport, la PALM (Pêche A La Mouche) peut devenir une véritable obsession.
Ainsi, le pêcheur averti connaît les rivières, les poissons et leurs mœurs, il étudie les insectes qui peuplent les cours d’eau, il se préoccupe du temps, des vents, de la qualité et du niveau des eaux.
C’est un véritable spécialiste en environnement qui ne limite pas sa conscience écologique au simple fait de pêcher respectueusement ; mais c’est aussi un homme qui assimile cette relation à la nature comme faisant partie intégrante d’un véritable mode de vie.
   Toutefois, beaucoup de profanes en déduisent que les compétences techniques de base se situent à  la hauteur de l’épaisseur d’un portefeuille lui-même indispensable pour assouvir sa passion vers des destinations aussi improbables que l’Alaska, l’Islande ou encore La Nouvelle-Zélande… Ces conceptions sont infondées, mais s’il est vrai que ces lieux nous font tous rêver, et bien que le sud de l’Aisne ne soit pas la Patagonie, nous pouvons affirmer que nos rivières de l’Omois valent bien plus qu’un pis aller et qu’elles sont, au demeurant, tout à fait accessibles. Nous pouvons même le dire fièrement : quelques soient nos possibilités de voyages, nombre d’entre nous reviendront toujours vers nos chères rivières. Elles sont aussi belles qu’attachantes, et la qualité de leur peuplement piscicole n’a pas à rougir vis-à-vis de nombre des plus réputés cours d’eau de France. La Dhuys, Le Surmelin et leurs affluents ont une spécificité propre, un « je ne sais quoi » qui évoque une certaine rusticité, une ruralité que le regretté René Fallet –auteur Français et pêcheur à la mouche- aurait peut-être spécifié comme révélant « d’une certaine idée de la France éternelle ». Cela s’entend bien sur au delà de tout concept réactionnaire ! Venez donc voir  vous-même par une belle journée de printemps ; mais attention : il se peut qu’à votre tour vous soyez touchés par une passion dont on ne guérit pas. Dans l’intervalle, nos rivières auront gagné un nouvel ami ; allié précieux à une époque ou les agresseurs du monde naturel montrent chaque jour davantage l’étendue de leurs néfastes empires.
   Quelques mots maintenant à propos de la technique de pêche, qui, au bout du compte, se maîtrise comme lorsque l’on apprend à monter à vélo. Comme son nom l’indique, dans le domaine de la pêche à la mouche il s’agit d’imiter les insectes dont se nourrissent les truites en garnissant un hameçon de plumes et de poils divers. Pour propulser la mouche vers sa cible, à savoir la truite, le pêcheur n’a pas recours à un plomb mais à une ligne faite de soie qui sera projetée selon le principe du fouet. Une canne spécifique permet de prolonger le bras du lanceur de manière à donner suffisamment d’impulsion à la ligne constituée par la soie, le bas de ligne en nylon translucide, et la mouche. Lorsque la truite gobe la mouche artificielle, le pêcheur n’a plus qu’à ferrer pour capturer le poisson…avant de le relâcher. C’est à la fois simple et miraculeux !
   Si les Macédoniens utilisaient déjà des hameçons garnis de plumes en 200 avant JC ; ce n’est qu’en 1496 qu’une première description de la technique proprement dite est faite en Angleterre. Peu à peu, la pêche à la mouche –fly fishing- va devenir le loisir de l’aristocratie et des élites. Ce n’est que depuis les années 60 que « le reine des pêches » s’est démocratisée, et, au jour d’aujourd’hui, nombre d’entre nous sommes un peu les enfants du film « Et au milieu coule une rivière », belle adaptation du magnifique roman de l’auteur Américain Norman Mac Lean.
     Bien, mais alors comment apprendre et avec quel matériel ? nous demanderez-vous.
En fait, la plupart d’entre nous avons appris à lancer seuls, à l’aide d’un manuel. Mais attendu qu’un « prof » est toujours plus efficace qu’un « bouquin », surtout pour corriger d’éventuelles mauvaises habitudes dans l’art du lancer, nous serons toujours prêts pour vous prodiguer nos conseils, entre amis, au bord de l’eau. Quand au matériel, il est simple et le débutant trouvera du bon « matos » à des prix très abordables dans les magasins de la chîne Décathlon. N’importe quel manuel spécialisé vous détaillera l’équipement requis de manière exhaustive. Pour pêcher dans l’Aisne, veuillez tout de même à posséder une canne passe partout, c'est-à-dire une 9 pieds conçue pour une soie artificielle numéro 5 ou 6. Question mouches, vous trouverez vos premiers modèles dans le commerce ; on vous en donnera…et puis très vite vous aurez envie de concevoir et monter vos propres modèles qui, soyez-en sur, seront les meilleurs.
Pour débuter le mieux est de pêcher en surface, voici quelques modèles qui devront faire l’affaire :

-mouches araignées claires à sombres (hameçons 14 et 16)-mouches de type voilier à ailes en « cul de canard » beiges et gris bleuté ; corps vert olive, jaune sale ou beige (hameçons 16 et 18)
-modèles classiques de mouches de mai (hameçons 8 à 12)
-quelques modèles de « sedges » en chevreuil (hameçons 12 à 16)
   Nous aimerions conclure en reprenant un extrait du livre de Tony Burnand et de Charles Ritz (« A la mouche » paru aux éditions de l’orée)  alors qu’ils tentaient de décrire ce que vous connaîtrez si à votre tour, vous vous y mettez :
    « Vous connaîtrez les chutes dans les orties cuisantes pour vos poignets, les fils de fer               barbelés cuisants pour le délicat épiderme de votre entrecuisse, et les bredouilles                     cuisantes pour votre amour propre.
Vous connaîtrez les sarcasmes des profanes, le mépris de votre compagne et les conseils des raseurs. (…) Vous serez chargés par des taureaux, piqués par des taons, harcelés par les moustiques ; vous prendrez froid, vous ruissellerez et sentirez le déménageur. (…)
Mais comme vous serez heureux !
Libre, vous comprenez, libre de ne pas jouer (…) avec ceux qui vous considèrent comme un piqué ; libre dans un palais de rêve où l’orchestre du plein air vous jouera en sourdine de liquides mélodies, libre de respirer, de vous désintoxiquer, d’évaporer à pleine peau les poisons de la ville. »

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