lundi 27 décembre 2010

"THE" mouche

                                              THE mouche: La Mamouche


           Dire que je n'ai rien inventé est un euphémisme quand on regarde la bestiole; mais mon propos d'aujourd'hui est surtout destiné aux débutants qui s'arrachent les cheveux à l'idée de choisir la bonne mouche (ce qui, entre nous, n'a aucun intérêt dans le sens où on n'a nullement besoin de cheveux humains pour confectionner une mouche....bien que l'on m'ait déjà parlé de la fameuse PDC, mais c'est une autre histoire.)
            Bref, la mamouche,  j'aurais aussi aimé l'appeler "La Partisane", tant je suis attaché à cette vulgaire mouche paysane aux fâcheux accents d'oreille de lièvre en version araignée. 
"Partisane" aussi car elle se démarque singulièrement de l'armée régulière des mouches hyper modernes qui pullulent ici ou là. Si toutefois ma mouche, ma "mamouche" donc, a une spécificité particulière, cela tient certainement à son fil de montage, invariablement vert olive, ce qui lui confère - une fois mouillée- un aspect inimitable pour peu que le dubbing ait été monté light. Le reste des matériaux pour la confectionner est archi classique; pour mémoire:
   -Concernant les cerques et les ailes, procurez vous un vilain coq de couleur miel; à défaut, achetez des hackles correspondants.
   -Pour la conception du corps, tuez donc un beau lièvre sauvage en vue d'y prélever du dubbing qui sera utilisé avec sa teinte naturelle; à défaut, achetez du dubbing naturel.
   -A propos de tinsel, je suis persuadé qu'en cette période de fêtes vous en trouverez un  rond et or du côté du sapin (à défaut, et vous m'avez compris, ayez recours à la société de consommation).
   -Procurez vous le vernis incolore de votre gentille copine pour solidifier le noeud final et le tour est joué (à défaut de copine, allez donc acheter un bon vernis spécial pêche puis sortez vite de chez vous pour vous en trouver une!).
-Enfin, pour les hameçons, je ne saurais que trop vous conseiller d'opter en priorité pour le numéro 16, quitte à élargir la palette des tailles par la suite.


                                                Y'a plus Qu'à.....               (une fario de La Dhuys)
          Pour en venir à la pêche proprement dite,  je peux dire de j'ai capturé  -au bas mot- les 4/5 de mes truites avec elle, elle détient aussi mon record de prises à la journée, dont pas moins de 12 truites sur le même modèle..."top solidité" nous dirait Jean Luc. Toujours pour ceux qui sont des stressés de la bonne mouche -tout du moins dans le département de l'Aisne, je ne parle donc pas des ombres de la Loue en période d'étiage...s'il en reste- mon propos est donc bien de les rassurer: à mon avis, un modèle unique de mouche sèche peut suffire dans la majeure partie des cas, hors éclosions spécifiques de chiros, de fourmis, de danicas au tout autres fariboles auquelles on n'a jamais pensé.
Pour l'anecdote, je me souviens avoir vu une  truite gober une noisette (imitation de culs verts docteur?);  on m'a aussi rapporté des gobages sur mégots de cigarettes (tricoptères à foureau en gravier?).
          Plus sérieusement, je crois qu'on ne devrait jamais oublier que la qualité première d'une bonne mouche tient dans la confiance qu'elle inspire à son propriétaire. C'est bien joli tout cela me direz vous, mais si ça prend pas?  Ben, si ça prend pas, dans ce cas il ne vous reste plus qu'à identifier clairement l'insecte et son stade de développemment puis à trouver dans votre boîte la mouche spécifique. Parfois, on n'y coupe pas! .....Parfois.


                                               Vue du dessus.


            Pour la petite histoire, il m'est arrivé de me retrouver devant un véritable parterre de petits éphémères dérivants sur un lisse de la Dhuys à Condé en Brie; c'était une journée chaude et pluvieuse. Fait extraordinaire, j'avais l'impression que les truites se donnaient un mal de chien à essayer de gober la totalité des insectes....sans bien sûr y parvenir.  Quelles étaient mes chances? Un joli petit voilier CDC serait rentré en concurence avec cette quantité pas possible de nourriture providentielle. Malgré un posé judicieux  dans la bonne veine d'eau tout en respectant le rythme des gobages,   mes chances auraient été bien minces! De surcroît, je dois bien ajouter que mes compétences en matière de lancer se limitent le plus souvent à ne pas attraper systématiquement les feuilles des arbres.  Alors j'ai opté pour mon oreille de lièvre araignée et ....miracle, les truites semblaient LA préférer. J'en ai attrapé 6 d'affilée; un souvenir mémorable!   Les raison du succès tiennent dans les qualités intrinsèques de la mouche:
                  -visibilité à toute épreuve
                  -flotaison quasi infaillible
                  -séchage rapide
                  -solidité du montage                    (....)
A l'opposé, une bonne vieille mouche araignée me paraît aussi bien adaptée "pour pêcher l'eau" en l' absence de gobages, et ce pour les mêmes raisons


           Pour conclure, vous l'aurez compris, J'voulais juste insister sus l'fait que j'laime bien ma mamouche avec son look sexy et minimaliste des paysannes de Picardie. Mais pour  être parfaitement honnête, je me dois d'ajouter qu'elle fait bien rigoler mes copains pêcheurs quand elle ne suscite pas le dédain des autres.








         



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